Le CNUDHD-AC a organisé un atelier à Bertoua à l'effet d'élaborer un rapport cartographique des déterminants de la vulnérabilité et de la marginalisation des filles et jeunes femmes déplacées internes et autochtones au Cameroun.
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a organisé du 23 au 26 novembre 2022 un atelier visant la réalisation d’un diagnostic communautaire participatif des déterminants complexes et interdépendants de la vulnérabilité et de la marginalisation des filles et jeunes femmes autochtones et déplacées internes de la crise des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun.
L'atelier a permis de former 7 facilitatrices communautaires issues des communautés Baka et Mbororo sur les tehchniques de collecte des données en focus groupe. Celles-ci ont, à leur tour, conduit des focus groupes avec les filles et jeunes femmes autochtones de leurs communautés respectives suivant les tranches d’age allant de 10 à 14ans, de 15 à 19ans et de 20 à 25ans.
Des entretiens semi-directifs organisés avec les leaders communautaires suivants : la déléguée du ministère des Affaires Sociales, le délégué du ministère de l’Education de Base, le délégué du ministère des Enseignements Secondaires, un Imam et un chef traditionnel de la communauté Mbororo de la localité de Mandjou, deux chefs d’établissements fréquentés par les filles Baka et Mbororo (Lycée Mandjou et Ecole publique Baka Mayo).
Des entretiens semi-directifs ont aussi été effectués par Ahmed Njoya, Chargé des programmes et Dieudonné Akilimali, Senior Fellow spécialiste des peuples autochtones et minorités, avec les autorités de la région de l’Est à Bertoua, dont la responsabilité a une incidence sur la scolarisation des filles et jeunes femmes autochtones Baka et Mbororo. Ils ont ainsi pu relever que les causes profondes d’abandon scolaire des filles autochtones Baka et Mbororo au Cameroun sont, entre autres : les pesanteurs culturelles et religieuses, l’attachement des Baka à la vie forestière, le mariage précoce chez les Baka et Mbororo, et la pauvreté des ménages autochtones.
Quelques recommandations ont sanctionné les travaux, notamment : renforcer les activités génératrices de revenus des ménages autochotones Baka et Mbororo afin de prendre en charge la scolarité de leurs enfants; renforcer la sensibilisation des parents et filles autochtones sur la scolarisation des filles autochtones ; renforcer les activités extra-scolaires incitatives; plaider pour que le Gouvernement Camerounais prenne davantage de mesures specifiques pouvant encourager la scolarition des filles autochtones en prenant en charges certains frais exigés, ou que le ministère de l’Education de base adopte un programme scolaire spécifique adapté au mode de vie des Baka; plaider pour que les partenaires techniques et financiers du Cameroun continuent de soutenir les initiatives tendant à renforcer la scolarisation des filles autochtones au Cameroun.