Droits de l'homme et lutte contre le terrorisme : formation des forces de sécurité
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (Centre) et le groupe d’expert ont organisé au sein de l’Ecole Internationale des Forces et Sécurité (EIFORCES) une formation de deux jours, du 17 au 18 Février 2022, au Campus de l’EIFORCES à AWAE. Avec une participation enthousiaste des 90 officiers de police et gendarmes de 16 pays africains, les échanges ont tourné autour de « la prise en compte des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme ».
Cette formation visait comme objectif de fournir des orientations sur la manière d’assurer le respect des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme ; donner un aperçu des défis particuliers que pose la lutte antiterroriste pour les droits de l’homme ; amélioration des connaissances et des compétences des personnels chargés de l’application de la loi et introduire les participants aux principes du droit international ; etc.
Enfin, il était attendu aux termes de ces deux jours que les participants (i) aient un aperçu des défis particuliers que pose la lutte antiterroriste pour les droits de l’homme ; (ii) discutent des problématiques sous-jacentes à la réponse efficace de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme et (iii) œuvrent à promouvoir les principes conceptuels et juridiques sous-jacents des réponses efficaces de la justice pénale à la lutte contre le terrorisme, etc.
Ils ont dit…
FOUMENA Frédéric, Commissaire Divisionnaire, Chef de Pole Police Divisionnaire et Chef Bureau Evaluation EIFORCES, Représentant du Général de Brigade de l’EIFORCES
« … nous ne pouvons que témoigner de notre profonde gratitude envers le Centre de voir penser à venir former ou à renforcer la capacité de nos apprenants et du personnel de l’EIFORCE. … l’EIFORCES œuvre pour la paix, la sécurité, la stabilité et dans le monde... Il n’y a pas de paix sans respect de la dignité humaine, … il n’y a pas de paix en réalité sans citoyen en sécurité. Le présent séminaire a permis à l’échantillon de l’Afrique, 16 nationalités, … de comprendre que la lutte contre le terrorisme qui est d’ailleurs un crime, n’est pas une lutte d’émotion... Nous devons respecter ces canaux internationaux auquel notre pays a souscrit. Et nous savons qu’après ce séminaire, nos apprenants auront une nouvelle vision du monde, et une nouvelle vision de l’homme, également une nouvelle vision dans l’approche des procédures. »
Me Michelle Togue , Expert Consultant en Droits de l’Homme
« …. Je pense même que c’était la bonne cible par rapport à notre groupe de travail par ce que le terrorisme, comme on l’a toujours dit, est un phénomène mondial et le fait d’avoir dans cette salle tous ces participants venant de 21 pays africains, si l’on se représente que chaque participant peut répercuter les enseignements reçus ici à son niveau, on peut s’estimer heureux … que la lutte contre le terrorisme et la prise en compte des droits de l’homme a un très bon avenir en Afrique. »
FANDIR KAIGAMA Nafissa Epouse Mohaman, Juge et juge d’instruction au tribunal de Première Instance de Maroua.
« …on a eu la certitude qu’ils ont compris le message qu’on venait leur passer, … que ce n’est pas vraiment le fait de tuer le terroriste qui pour pourrait mettre fin au terrorisme mais plutôt celle de tuer l’idéologie... Nous aurons déjà gagné un plus de savoir que chacun dans son pays respectif, et puis dans ses missions de traque des terroristes pouvait déjà appliquer ces normes. On pourra mieux apprécier l’impact du respect des droits de l’homme... Les nations unies c’est tout le monde... ».
SIBONG MBIONGUERI Michelle-Olive, Superintendent of Police.
“This workshop made it possible for me, and the rest of us, to be able to get more information about human rights as far as terrorism is concerned. It is true we have a lot of knowledge about the normal proceedings as far as human rights is concerned in our daily activities. However, being specific about terrorism, I now view our interactions with terrorist from a human rights perspective this will enhance our work. We acquire a lot of competencies, a lot of capacities that would make us more prompt or apt to carry out our daily activities.”
Capitaine OUSMANE Fall NDIAYE, Commanda d’unité au Sénégal
« Mes premières impressions concernant la formation, je peux dire qu’elle est d’une grande importance pour nous les stagiaires. Ça nous a permis d’avoir des outils, surtout des outils juridiques pour la prise en compte des droits de l’homme dans les opérations contre le terrorisme. Ça nous a permis aussi d’avoir des échanges entre pays amis, la manière dont le Sénégal traite, bien sûr que le Sénégal n’a pas encore des cas de terrorisme proprement dit, mais l’on peut apprendre des autres pays, comme le Cameroun et le Chad, ce qui nous a donné une idée par rapport au terrorisme.
Cette formation m’a fait comprendre que les mineurs, même s’ils sont supposés terroristes, ils ne peuvent pas être pris comme des auteurs mais plutôt comme des victimes. »