Du 25 au 27 juin 2024, un atelier a eu lieu à Kigali, visant à renforcer la capacité des parties prenantes de la société civile rwandaise à établir des rapports en vertu du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
Organisé par le Conseiller principal en droits de l'homme du Rwanda et son équipe, en collaboration avec l'unité Mécanismes des droits de l'homme du Centre desNations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) et l'ONG Great Lakes Initiative for Human Rights and Development (GLIHD) basée au Rwanda, et parrainé par l'Union européenne, cet atelier a marqué une étape importante dans la promotion des droits de l'homme au Rwanda.
L'événement, auquel ont participé 40 personnes, dont 22 femmes, a regroupé des représentants de diverses organisations non gouvernementales (ONG). Ces participants représentaient un large éventail de domaines d'intérêt tels que les droits du travail, la santé, les droits des personnes âgées, les questions LGBTIQ, les droits de l'enfant, le développement durable et l'égalité des sexes,entre autres.
L'un des aspects clés de l'atelier a été la question du faible engagement des ONG rwandaises dans le processus du système de rapports des organes de traités. Il a été noté que la plupart des rapports sur les droits économiques, sociaux et culturels ont historiquement été soumis par des ONG internationales basées hors du Rwanda. Cet atelier visait à changer cette situation en dotant les organisations de la société civile locale des connaissances et des compétences nécessaires pour s'engager efficacement dans le processus d'établissement des rapports.
Les principaux objectifs de l'atelier étaient les suivants : Améliorer la compréhension des participants sur le système des traités des droits de l'homme des Nations Unies; Améliorer la compréhension par les participants des droits économiques, sociaux et culturels et du droit international en matière de droits de l'homme; Clarifier les obligations du Rwanda en tant qu'État partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels; Former les participants à la rédaction de rapports alternatifs dans le cadre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels; Fournir des informations sur les lignes directrices et les cycles de présentation des rapports; Donner un aperçu du travail d'un comité; et Distinguer les procédures de rapport normales et simplifiées, ainsi que le rapport habituel et le rapport au titre de la liste des points à traiter.
L'atelier a également permis de discuter des stratégies de suivi des recommandations des mécanismes des droits de l'homme. Les participants ont reçu des informations précieuses de la part d'ONG expérimentées, notamment le GLIHD basé au Rwanda, et en ligne de la part de Seynabou Benga, directrice de l'ONG Human Dignity. Human Dignity, connue pour son soutien important aux ONG subsahariennes dans le cadre du processus des mécanismes des Nations unies, a partagé des recommandations clés et des leçons tirées de ses années d'expérience. Elle a également présenté un nouveau guide à l'intention des ONG sur l'établissement de rapports dans le cadre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).
Des sessions interactives et des jeux ont été utilisés pour aider les participants à saisir les obligations des États en vertu du traité et à comprendre les différentes étapes de la procédure d'examen par les organes de traités. Cette approche pratique a permis aux participants d'appliquer concrètement leurs nouvelles connaissances.
L'un des principaux résultats de l'atelier est que les participants se sont engagés à rédiger des rapports alternatifs pour le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, à contribuer de manière significative aux dialogues entre les États et le Comité, et à assurer le suivi et la mise en œuvre des recommandations. Plusieurs ONG ont formé des coalitions basées sur des domaines thématiques, promettant une approche plus coordonnée et plus efficace de la défense des droits de l'homme au Rwanda.
Cet atelier marque une étape cruciale dans le renforcement de la capacité de la société civile rwandaise à s'engager dans la rédaction de rapports internationaux sur les droits de l'homme, en veillant à ce que les voix des organisations locales soient entendues et prises en compte dans l'arène mondiale.