Invité à la 55e réunion du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique Centrale (UNSAC) qui s'est tenue du 15 au 18 mai 2023 à Sao Tomé, le Directeur du CNDUDH-AC a exposé sur "La mise en oeuvre du droit à l'éducation: progrès et impacts sur la paix, la sécurité et le développement durable".
"La mise en oeuvre du droit à l'éducation : progrès et impacts sur la paix, la sécurité et le développement durable". Tel a été le thème de l'exposé fait par Nouhoum Sangaré, Représentant Régional pour l'Afrique Centrale du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH) et Directeur du Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale devant le Comité Consultatif des Nations Unies sur les questions de Sécurité en Afrique Centrale (UNSAC). C'était au cours de la 55e réunion de l'UNSAC organisée à Sao Tomé, la capitale de la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe.
S'appuyant sur l'article 26 de la DUDH, « Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire », complété et codifié par le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIDESC) de 1966, la Convention de l’UNESCO contre la discrimination dans l’enseignement de 1960, la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes de 1981, la Convention des droits de l’enfant de 1989, il a rappelé la nécessité de veiller à ce que tout individu puisse suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité. Ce d'autant plus que l’UNESCO et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, dans son observation générale 13, adopté en décembre 1999, sur la portée et la mise en œuvre du droit à l’éducation, recommandent de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de leur vie.
Au niveau africain, outre la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981, les principes d’Abidjan, adoptés le 13 février 2019 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, portant notamment sur les obligations visant à fournir un enseignement public, et à réglementer l’implication du secteur privé dans l’éducation, recommandent la mise en œuvre d’actions immédiates et progressives exigeant d’investir le maximum des ressources disponibles, y compris en recourant à l’aide internationale, pour éviter toute régression dans la réalisation du droit à l’éducation.
Son plaidoyer en faveur du droit à l'éducation dans la sous-région s'articule sur la conviction que "l'éducation à elle seule n’est pas une fin en soi, mais un moyen de réaliser l’ensemble des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine". Pour lui, l'éducation "peut briser le cycle générationnel de pauvreté en permettant aux jeunes d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour faire face aux nombreux défis dont ils font face aujourd’hui". Elle permettra aux jeunes de "mieux faire entendre leur voix au niveau communautaire, national et mondial", tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’emploi et d’ascension sociale.
M. Sangaré a, en outre, rappelé que "les entraves à la réalisation du droit à l’éducation entraînent des conséquences certaines sur la paix, la sécurité et le développement durable". C’est, d'ailleurs, ce qu’a reconnu le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa Résolution 2601 adoptée unanimement le 29 octobre 2021 pour condamner les attaques contre les écoles, les enfants et les enseignants, et pour exhorter les parties aux conflits à protéger le droit à l'éducation. Cette résolution rend explicites les liens entre l'éducation, la paix et la sécurité et réaffirme la contribution du droit à l’éducation à la paix et à la sécurité.
Il a, enfin, formulé le voeu de voir les Etats partager leurs bonnes pratiques en la matière, afin que toute la sous-région en tire avantage. Pour les y encourager, il a cité en exemple la République Unie de Tanzanie et son système éducatif inclusif, qui innove avec l’aménagement ou la rénovation des locaux pour faciliter la circulation des apprenants en situation de handicap, le Bénin et sa politique visant à améliorer l’égalité d’accès des filles à l’école, avec l’ouverture des résidences pour les écolières du secondaire ou l’exemption des droits d’inscription accordée aux filles des zones rurales. Quant au Bangladesh, son programme d’allocations aux élèves démunis du primaire, notamment dans les zones rurales mérite intérêt, la Turquie et son service de bus scolaire pour les élèves du primaire dans les zones rurales, ou encore la Malaisie et son offre d'hébergements pour les élèves, notamment des zones rurales.