La République démocratique du Congo a violé le droit à la vie d'un militant des droits de l'homme tué lors d'une "exécution extrajudiciaire" en 2005, a accusé mercredi le Comité des droits de l'homme des Nations unies, appelant à la réouverture rapide d'une enquête sur sa mort.
La République démocratique du Congo a violé le droit à la vie d'un militant des droits de l'homme tué en 2005 lors d'une "exécution extrajudiciaire", a accusé mercredi le Comité des droits de l'homme des Nations unies, demandant la réouverture rapide d'une enquête sur sa mort.
Pascal Kabungulu, journaliste de formation devenu militant des droits de l'homme, a été tué par trois hommes armés masqués et en uniforme à son domicile de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, le 31 juillet 2005.
"Les agents de l'État présumés ont saisi le défenseur des droits de l'homme âgé de 55 ans et l'ont abattu devant sa femme et ses enfants", a déclaré le Comité des droits de l'homme dans un communiqué publié à Genève.
"Ils ont volé l'ordinateur de Kabungulu et quelques effets personnels avant de s'enfuir.
Les groupes de défense des droits ont dénoncé l'assassinat, qui a déclenché une vague de protestations, notamment de la part des étudiants de Bukavu, le cœur d'une région orientale instable où une multitude de groupes armés opèrent depuis près de trois décennies.
"Plusieurs officiers militaires ont été arrêtés peu après son assassinat. Néanmoins, la veuve et les enfants de Kabungulu ont dû quitter la RDC après avoir été menacés", a déclaré le CDH.
Ils ont fui vers Kampala, la capitale de l'Ouganda voisin, où ils ont vécu "dans des conditions difficiles... avant d'obtenir le statut de réfugié et de s'installer au Canada en septembre 2006", a ajouté le CDH.
Après avoir tenté de traduire les auteurs en justice par des moyens politiques et juridiques pendant 15 ans, la famille, "confrontée au silence et à l'inaction des organes judiciaires du pays", s'est finalement tournée vers le CDH en 2016, selon le communiqué.
"Nous regrettons le manque de coopération de la part de la RDC pour rendre justice à sa famille. L'inaction des autorités dans un cas aussi flagrant d'exécution extrajudiciaire est extrêmement préoccupante", a déclaré Yadh Ben Achour, membre du Comité.
Le CDH a appelé Kinshasa à enquêter sur le meurtre "de manière rapide, efficace et transparente et à fournir à sa famille une compensation adéquate".
En réponse à cette déclaration, le ministre des droits de l'homme de la RDC, André Lite, a déclaré à l'AFP : "Je n'ai pas de commentaire à faire si ce n'est d'en prendre acte et de saluer la mémoire de l'illustre disparu.