Pendant deux jours, sous la houlette du CNDUDH-AC, les délégués des peuples autochtones vont renforcer leurs capacités en matière de droits de l'homme et de techniques de plaidoyer, afin de lieux défendre et promouvoir leurs droits.
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) organise les 1 et 2 novembre 2022 à Yaoundé, en partenariat avec le ministère camerounais des Affaires sociales et la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun un « Atelier de renforcement des capacités des peuples autochtones en matière des droits de l’homme et des techniques de plaidoyer ».
Des délégués de Baka, Bakola, Bedzan, Bagyeli et Mbororo auront ainsi l’occasion d’être outillés sur leurs droits spécifiques, des instruments et mécanismes onusiens de protection de ceux-ci ainsi que des techniques de plaidoyer pouvant leur permettre de relever les défis majeurs qui affectent leur quotidien.
En 2007, les Etats membres des Nations Unies ont adopté la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Elle constitue la reconnaissance la plus complète des droits des peuples autochtones en reconnaissant explicitement, à son article premier, que les peuples autochtones jouissent de leurs droits tant à titre individuel que collectif. Elle consacre également le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause pour toute décision ou mesure législative ou administrative susceptible de concerner les peuples autochtones. Cette Déclaration constitue une avancée pour les droits des peuples autochtones, mais n’a pas de force contraignante pour les Etats comme la Convention n°169 de l’Organisation internationale du travail de 1989 relative aux peuples indigènes et tribaux. Celle-ci affirme que les droits des peuples autochtones ne sont pas des droits spéciaux, mais une déclinaison des droits de l’homme universels tel qu’ils s’appliquent à ces peuples.
Par ailleurs, la Constitution du Cameroun reconnaît dans son préambule que « l'État assure la protection des minorités et préserve les droits des populations autochtones conformément à la loi ». Le pays a adopté, dans sa politique de solidarité nationale, la politique d’intégration des groupes vulnérables, les pygmées et les Mbororo, qui est conduite à travers des programmes et projets adaptés à leurs besoins visant l’éducation, l’accès à la citoyenneté, la santé, la formation professionnelle et l’agriculture.
Le ministère de la Justice, l’UNICEF et ONU Femmes participent aussi à cet atelier.