Le CNUDHD-AC a organisé les 2 et 3 mars 2023 à Douala un atelier de validation de l'évaluation de la prise en compte de l'approche basée sur les droits de l'homme dans l'offre de service en santé maternelle.
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a organisé les 2 et 3 mars 2023 à Douala un atelier de validation de l'évaluation de la prise en compte de l'approche basée sur les droits de l'homme dans l'offre de service en santé maternelle dans les formations sanitaires de quatre réseaux de soins obstétriques et néonataux d'urgence (SONU) des régions de l'Est et du Nord du Cameroun en contexte de Covid-19.
S’alignant à la célébration cette année 2023 du 75ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) adoptée le 10 décembre 1948, ce projet vise à améliorer la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité, et la qualité des soins et des services de santé maternelle pour les femmes et les filles en âge de procréer, en particulier celles qui risquent d’être laissées pour compte dans les régions cibles.
Le projet est financé par le Royaume de Belgique (2021-23) et mis en œuvre par le Centre conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) depuis novembre 2021, en partenariat avec les ministères de la Santé publique et des Affaires Sociales, l’Institut National de la Statistique et en collaboration avec Demtou Humanitaire, Positive-Generation et de FESADE, trois organisations de la société civile qui travaillent dans le domaine de santé maternelle dans le territoire national. Il bénéficie également de la participation du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), de AfroLeadership, une OSC panafricaine spécialisée dans la transparence fiscale et la gouvernance décentralisée, et du Centre d’Information, d’Ecoute et d’Assistance Psychosociale et Juridique des Femmes (CIEAP-J). Ce dernier étant un centre d’écoute et de réhabilitation pour les femmes et filles vulnérables (parmi elles celles atteintes de la fistule obstétricale) rattaché à l’hôpital catholique du Diocèse de Batouri, un hôpital spécialisé dans la réparation des fistules obstétricales.
L’évaluation a permis de noter entre autres l'existence des lacunes et défis contraignant des efforts pour garantir un accès universel et équitable à des services, des biens et des ressources de santé sexuelle et reproductive abordables, acceptables et de qualité, en particulier pour les femmes et les groupes défavorisés et marginalisés. Ces lacunes sont liées aux défis relatifs à la disponibilité des soins et services ; la stigmatisation et l’ostracisme des femmes atteintes de fistules obstétricales ; l’absence d’information statistique sur les femmes et filles vulnérables au niveau des formations sanitaires (FOSA), plusieurs produits et médicaments essentiels ne sont pas disponibles ; l’insuffisance d’infrastructure et d’équipements sanitaires.
En outre, l'évaluation a identifié les attentes des femmes et filles en âge de procréer vis-à-vis des acteurs – professionnels de la santé, des leaders communautaires et des administrations nationales - qui ont un rôle important à jouer dans la réalisation de leur droit à la santé maternelle.
Un exposé a été fait sur les principales sources et défis de financement des FOSA enquêtées, à savoir le Financement basé sur la performance (PBF), les paiements effectués par les usagers, les subventions et le budget d'investissement public de l'Etat, les fonds et appuis des partenaires au développement, les dons et legs ainsi que les appuis des municipalités.
Enfin, les participants ont validé les recommandations pour l’amélioration de la Disponibilité, Accessibilité, Adaptabilité et la Qualité dans les régions ciblées, y compris des recommandations pour veiller à un niveau minimum d’accès aux soins et services de santé maternelle.