Commémoration de la Journée internationale des personnes d'ascendance africaine le 31 août 2024
GENÈVE (29 août 2024) - À l'approche de la Journée internationale des personnes d'ascendance africaine, un groupe d'experts de l'ONU publie la déclaration conjointe suivante :
« En ce jour, nous nous rappelons que des millions de personnes d'ascendance africaine dans le monde continuent d'être victimes de racisme systémique et structurel et de discrimination raciale, en violation de l'interdiction de la discrimination raciale inscrite dans la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, la déclaration et le programme d'action de Durban et d'autres instruments internationaux. Nous condamnons ces violations des droits de l'homme qui vont à l'encontre des aspirations de l'Ubuntu, ou humanité, à laquelle nous aspirons tous.
Avec le Sommet pour l'avenir qui aura lieu en septembre, nous nous souvenons également des crises écologiques à multiples facettes auxquelles l'humanité est confrontée et de l'absence de développement durable au niveau mondial, qui affectent particulièrement les Africains et les personnes d'ascendance africaine.
Bien que des progrès aient été réalisés au cours de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine 2015-2024 pour promouvoir l'égalité raciale, nous sommes loin de garantir le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales des personnes d'ascendance africaine, y compris l'éradication de toutes les formes de discrimination à leur encontre. Il est essentiel que les conséquences mondiales persistantes de l'esclavage, du colonialisme, de l'apartheid et du génocide soient pleinement reconnues et que les efforts en faveur de la reconnaissance, de la justice et du développement des personnes d'ascendance africaine soient poursuivis vigoureusement au-delà de 2024. Nous avons donc appelé à une deuxième Décennie internationale 2025-2034.
Nous encourageons les États à contribuer aux efforts collectifs visant à faire progresser l'élaboration du projet de déclaration des Nations unies sur la promotion, la protection et le plein respect des droits de l'homme des personnes d'ascendance africaine, et à veiller à ce qu'il reconnaisse et aborde le racisme systémique et structurel, la justice réparatrice, la justice environnementale et l'équité numérique.
La prochaine décennie internationale nécessite une approche renforcée des trois piliers de la décennie internationale actuelle : la reconnaissance, la justice et le développement. Il s'agit notamment de garantir une plus grande reconnaissance du racisme systémique et structurel et de la discrimination raciale au sein des pays et entre eux, la poursuite de la justice réparatrice et des efforts accrus pour l'inclusion des personnes d'ascendance africaine, et l'égalité raciale dans tous les cadres de développement, y compris le Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Au cours de la prochaine décennie internationale, les États doivent également s'attaquer aux nouveaux défis liés à la justice environnementale et à l'intelligence artificielle pour les personnes d'ascendance africaine. Ils doivent écouter, respecter et garantir les perspectives des personnes touchées par les formes cumulées de discrimination, de marginalisation et de violence, notamment les femmes, les jeunes, les personnes LGBTQI+, les personnes handicapées, les personnes déplacées, les migrants et les réfugiés. Les États membres devraient élaborer et mettre en œuvre efficacement des instruments, des stratégies, des indicateurs et des mécanismes de suivi en matière de droits de l'homme afin de garantir une reconnaissance globale et de lutter contre le racisme systémique et structurel au sein des pays et entre eux, ainsi que la promotion, la protection et le respect effectifs des droits de l'homme des personnes d'ascendance africaine. Cela doit être intégré dans la mise en œuvre de la prochaine Décennie internationale aux niveaux national, régional et international, ainsi que dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable et la formulation d'un agenda post-2030.
Il est temps de prendre des mesures décisives. Dans les mois à venir, les États auront l'occasion, à travers le Sommet du Futur et les réunions de la COP16, d'examiner des questions qui sont également d'une importance cruciale pour les personnes d'ascendance africaine. Saisissons ces opportunités qui peuvent déboucher sur des changements significatifs pour les personnes d'ascendance africaine et l'ensemble de l'humanité ».
FIN
*Les experts :
M. Micha? Balcerzak, Président, Comité pour l'élimination de la discrimination raciale ;
M. José Antonio Aguilar Contreras, Président, Groupe d'éminents experts indépendants sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban ;
Mme Ashwini K.P., rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée ;
Mme Akua Kuenyehia, présidente du Mécanisme international indépendant d'experts pour la promotion de la justice raciale et de l'égalité dans le contexte de l'application des lois ;
Mme Barbara Reynolds, présidente du Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine, et
Mme June Soomer, présidente de l'Instance permanente sur les personnes d'ascendance africaine.
Pour les demandes des médias concernant d'autres experts indépendants de l'ONU, veuillez contacter Dharisha Indraguptha (dharisha.indraguptha@un.org).