L’équipe chargée des Mécanismes des droits de l'homme au sein du Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a effectué une mission d’appui technique et de formation à Malabo en Guinée Equatoriale, du 29 juillet au 02 août 2024.
Cette mission fait suite à une demande de la Direction Générale des Droits de l’Homme du Bureau du 3ème Vice Premier Ministre en charge des Droits de l’Homme. Elle a été organisée en collaboration et avec une participation financière de UNFPA et du Bureau de la Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies à Malabo.
Les bénéficiaires de la formation sont les cadres des départements ministériels, les membres des organisations de la Société Civile et de l'Institution Nationale des Droits de l’Homme, ainsi que les agences du système des Nations Unies. Les modules ont porté sur la collecte de données et faciliter les consultations des parties prenantes sur la mise en œuvre des recommandations du 3ème cycle de l’examen périodique universel (EPU), afin de permettre au Gouvernement de la Guinée Equatoriale de finaliser et de soumettre son rapport national pour sa participation au 4ème cycle de l’EPU programmé en novembre 2024. La Guinée Equatoriale avait accepté de mettre en œuvre 202 recommandations sur les 221 formulées en 2019 lors du 3ème cycle.
L’ouverture des travaux a été faite par le 3ème Vice Premier Ministre chargé des droits de l’homme, Alfonso Nsue Mokuy, en présence de la vice-ministre de la Justice, des Cultes et des Etablissements pénitentiaires, Rimme Bosio Riokalo, et de la Coordonnatrice Résidente par intérim du système des Nations Unies, Hind Jalal.
Étalé sur trois jours, l'atelier, à la fois théorique et pratique, a connu la participation d'une soixantaine de personnes dont 33 femmes.
La première journée a porté sur l’introduction à la protection internationale des droits de l’homme et les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies avec une emphase sur les organes des traités et le 4ème cycle de l’examen périodique universel. Au cours de cette session les participants ont découvert les 202 recommandations acceptées par la Guinée Equatoriale lors du 3ème cycle et ont compris la nécessité d’appliquer une méthodologie pour leur classification par thématiques et leur répartition par départements sectoriels. Les principes directeurs sur le contenu d’un rapport ainsi que les exigences spécifiques sur les formats et délais ont aussi été mentionnés.
Au cours des deux jours suivants, des points focaux ont été identifiés au sein des départements ministériels et des tâches spécifiques leur ont été confiées, notamment pour collecter et traiter les informations pertinentes, eu égard aux exigences de conformité d’un rapport national, y compris les réalisations, les défis et les initiatives envisagées par le Gouvernement en réponse aux recommandations acceptées.
Tous/tes les participant/es ont ensuite été répartis par groupes thématiques pour analyser les données disponibles et les mettre par écrit dans une structure de rapport pour produire un brouillon du rapport national. Les activités menées par le CNUDHD-AC en appui au Gouvernement de la Guinée Equatoriale ont été pris en compte ainsi que les contributions particulière de l’OIT. Une séance plénière d’évaluation générale a permis d’identifier les forces et lacunes du rapport et de réfléchir sur les modalités d’affinage du rapport national.
Des réunions de suivi et de consolidation des acquis de la formation ainsi que sur le sujet clé – l`établissement d`un Mécanisme National de Mise en en œuvre, d’établissement des rapports et de suivi (MNMRS) – ont été programmées les 4ème et 5ème jours de la mission, notamment avec la RCO, le PNUD, UNFPA et les Directeurs Généraux des départements clés notamment en charge des droits de l’homme, de la justice, de l’égalité des genres, de la sécurité, des affaires pénitentiaires et de la santé. Au cours de cette réunion, les discussions porteront en particulier sur les retards concernant les rapports des organes des traités et il sera mis en place une éventuelle feuille de route pour rattraper ces retards. Il sera également question d’établir un ordre des priorités de ces rapports de déterminer les options d’activités avec des partenaires qui pourraient s’impliquer pour accompagner le Gouvernement.
La Guinée Equatoriale est favorable pour l’élaboration d’une loi portant création d’un tel Mécanisme et entend poursuivre sa collaboration avec le Centre et le système des Nations Unies en Guinée Equatoriale tout au long du 4ème cycle de l’EPU et des prochaines sessions des organes de traités.
Une présentation sur l’implication de l’équipe pays dans l’appui à la mise en œuvre des recommandations a été également faite lors de la réunion de UNCT à la maison des Nations Unies ce jeudi 1er août 2024, et dans le même ordre d’idées une autre réunion inter-agences sera organisée le vendredi 2 août, pour approfondir la réflexion sur les modalités d’un soutien conjoint au Gouvernement pour la création d’un MNMRS.
La formation a suscité un intérêt des participants dont certains découvraient pour la première fois l’examen périodique universel, les organes de traités et les mécanismes des droits de l’homme de manière général. La nécessité de la mise en place d’un Mécanisme National pour la Mise en œuvre, l’établissement des rapports et le suivi sur les mécanismes des droits de l’homme, a été retenue comme recommandation majeure de cet atelier.