Le Centre s'est joint au Centre des Nations Unies pour l’Information (CINU) pour une causerie éducative avec des lycées de Yaoundé sur le thème « Lutter contre le racisme hérité de l’esclavage grâce à une éducation transformatrice ».
Près de soixantaine éléves du Lycée de Tsinga dont une moitié de filles ont été conviés à prendre part à une causerie éducative le 27 mars 2023 dans la salle de conférences du Centre des Nations Unies pour l’Information (CINU). C'était à la faveur de la commémoration de la Journée internationale en mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Cette année le thème retenu est : « Lutter contre le racisme hérité de l’esclavage grâce à une éducation transformatrice ».
Jean Njita, qui a lu le message de cirocnstance du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, est revenu sur la célébration de la journée, notamment sa genèse, son objectif et son importance dans la société actuelle. Il a rappelé que l'esclavage est un système socio-économique reposant sur l’exploitation d’êtres humains qui ne fonctionne que sous la contrainte et par la violence. A ce jour, l’on estime le nombre de personnes soumises à des formes contemporaines d’esclavage à 50 millions. Les pays les plus touchés par ce phénomène sont : la République Centrafricaine, le Burundi, la Lybie, l’Afghanistan la Corée du Nord, le Sud Soudan, la Mauritanie et l’Erythrée.
Le CNUDHD-AC était représenté à cette causerie modérée par Jean Njita, Chef de bureau du CINU, par Evaristus Ngoran, Assistant Programme Droits de l'Homme et Genre. A cette occasion, il a, au cours d'un échange interactif avec l'auditoire, exposé sur « Violations des droits des victimes et l’esclavage », en insitant notamment sur les formes contemporaines d’esclavage, les droits de l’homme et l’esclavage, ainsi que les normes juridiques de prohibition de l’esclavage.
Ces normes sont : la Convention relative à l’esclavage du 25 Septembre 1926, la Convention n° 29 et n° 105 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur l’abolition du travail forcé, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale de 1998 qui reconnait l’esclavage comme un crime contre l’humanité, et enfin le protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants de 2000.
Les échanges ont permis de présenter les formes contemporaines d’esclavage : le travail forcé, la servitude pour dette, les enfants travaillant dans des conditions d’esclavage, l’esclavage traditionnel, l’esclavage sexuel et la servitude domestique. L’esclavage viole de nombreux droits de l’Homme, entre autres : liberté et égalité, non-discrimination, protection contre la torture et traitements inhumains ; accès à la justice, détention arbitraire, vié privée, liberté de mouvement, droit à l’éducation, droit au niveau de vie adéquat, droits aux loisirs et au repos, droit au travail décent, droit à la sécurité sociale, droit de se marier et de fonder une famille.
En guise de partage d’expérience, Robert Alain Lépothy, Président de l’Association des Rapatriés et de Lutte contre l’Emigration Clandestine du Cameroun (ARECC) a fait part de son parcours en tant qu’émigrant clandestin. Il a présenté les multiples traitements inhumains qu’il a subis dans son désir de se rendre en Espagne par voie terrestre, et ceux subis pour survivre dans ce pays. Il a terminé son intervention par une interpellation sur la présence de l’esclavage en Occident et la nécessité de s’y rendre en étant règle.
Enfin, une projection du film Plus grand que l’Afrique a ete faite. Ce film relate les atrocités vécues par le peuple Yoruba du Nigéria aux Etats Unis, ainsi que les conséquences de la déportation des Noirs d’Afrique en Amérique sur leur culture. Une visite guidée de l’exposition « L’esclavage : 10 histoires vraies de l’esclavage colonial néerlandais » a ponctué cette journée commémorative.