Une déclaration a été adoptée à l'issue de l'atelier de deux jours dont l'ouverture a été présidée par la Ministre des Affaires Sociales en présence de la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille.
Le Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a organisé les 25 et 26 août 2021 à Yaoundé un atelier d'échanges sur l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les groupes vulnérables, notamment les femmes vivant avec un handicap, les femmes déplacées internes, les femmes âgées, les femmes vivant avec le VIH et les femmes autochtones.
Réduire la double vulnérabilité des femmes
L'atelier a été ouvert par Madame Pauline Irène Nguene, Ministre des Affaires Sociales, en présence du Pr. Marie-Thérèse Abena Ondoua, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille. A cette occasion, elle a rappelé que l'intérêt d'une telle rencontre est de "s'assurer que les effets négatifs de la pandémie ne mettent pas en péril l'exercice et la jouissance des droits de ces groupes à vulnérabilité spécifique". Ce d'autant plus que la crise sanitaire qui agite le monde a "accentué la vulnérabilité des femmes issues des catégories vulnérables, d'une part parce que discriminées et marginalisées en tant que femmes, et d'autre part parce que oubliées ou abandonnées en tant que populations autochtones, personnes déplacées internes, femmes vivant avec handicap, avec le VIH.". Ce qui fait transparaître l'impact économique de la pandémie sur cette frange de la population : ces femmes ont connu une baisse de leurs revenus, car leurs petits commerces et emplois ont été fermés, amplifiant la précarité dans laquelle elles vivent.
Un propos soutenu par Dr Joseph Oye, Country Director de SightSavers. Pour lui, ces femmes sont en situation de double vulnérabilité. "L'exemple des personnes déficientes auditives qui ne peuvent plus lire sur les lèvres avec les masques opaques et celui des personnes déficientes visuelles qui n'ont pas accès aux sms sur la pandémie illustrent quelques uns des problèmes à résoudre pour plus d'inclusivité dans la réponse à la pandémie."
Le Consul Timothy de Meester y représentait le Royaume de Belgique qui finance le projet d' "intégration des droits de l'homme dans la réponse à la pandémie du COVID-19 pour faire face à ses impacts socioéconomiques en Afrique Centrale" mis en oeuvre par le CNUDHD-AC depuis juin dernier. C'est de ce projet, dénommé Projet COVID-19, qu'est issu cet atelier qui constitue en quelque sorte le lancement officiel dudit projet. D'autres activités ont été menées depuis juin, dont la session d'information du Réseau des femmes parlementaires du Cameroun (REFPAC) qui a eu lieu le 8 juillet 2021 à l'Assemblée Nationale.
Ce partenariat naissant entre le CNUDHD-AC et le REFPAC a fait dire à Monsieur Louis-Marie Bouaka, Représentant Régional du Haut Commissariat des nations Unies aux Droits de l'Homme en Afrique Centrale et Directeur du CNUDHD-AC que "le Centre ne ménagera aucun effort pour contribuer au renforcement des capacités des femmes parlementaires tant sur les questions des droits de l’homme que sur les questions de démocratie".
Au sortir des deux jours d'échanges animés par les agences soeurs ONU-FEMMES et OMS, avec la contribution de l'Ong Positive Generation, les participantes ont signé une Déclaration dans laquelle, elles appellent à l'organisation d'assises nationales sur l'impact de la pandémie sur les femmes vulnérables. Elles encouragent, en outre, l'adoption ou le renforcement des mesures d'accompagnement aux plans de réponse à la pandémie qui tiennent compte des besoin spécifiques des groupes vulnérables, y compris les modes de transmissions de messages sur la pandémie ou encore l'accueil et la prise en charge des femmes vivant avec handicap. Un plaidoyer pour lequel elle peuvent compter sur le REFPAC qui s'est engagé à partager au sein du Parlement les préoccupations décrites au cours de l'atelier ainsi que les recommandations formulées, a souligné l'honorable Laurentine Koa Mfegue Mbede, Députée RDPC de la circonscription de la Mefou-et-Afamba (Région du Centre) et Présidente du REFPAC.