M. Nouhoum Sangaré, le Représentant Régional pour l'Afrique Centrale du Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme et Directeur du Centre des Nations Unies pour les Droits de l'Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) a pris part le 24 mai 2024 à Luanda en Angola au segment ministère de la 57e réunion du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les questions de Sécurité en Afrique Centrale (UNSAC). En prélude à ce segment, il avait deja assisté du 21 au 23 mai aux travaux des experts des pays de la sous-région organisés dans le même cadre.
Les États membres suivants ont participé à la réunion : la République d’Angola, la République du Burundi, la République du Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, la République Gabonaise, la République de Guinée Équatoriale, la République du Rwanda, la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe et la République du Tchad.
Le secrétariat du Comité a été assuré par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA). Ont également participé à la réunion ministérielle : le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA, M. Abdou Abarry ; la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Chef de la MONUSCO, Mme Bintou Keita ; l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, M. Huang Xia ; et le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, M. Leonardo Simão.
Les entités onusiennes suivantes ont aussi participé aux travaux en qualité d’observateurs : la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine (UNOAU), et Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour les Grands-Lacs (OSESG-GL, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) .
La réalisation du droit au développement, un levier pour la paix et la sécurité en Afrique centrale
M. Sangaré a fait une présentation portant sur la réalisation du droit au développement, un levier pour la paix et la sécurité en Afrique centrale. L'intervention a souligné la corrélation entre le développement, la sécurité et les droits de l'homme, en rendant hommage à Kofi Annan pour ses contributions significatives à cette vision intégrée. Le droit au développement, proclamé par l’ONU en 1986, est défini comme un droit inaliénable permettant à tous les individus et peuples de participer à un développement global et équitable. Cette approche repose sur la participation, l'équité, l'autodétermination et la non-discrimination, et elle nécessite un cadre de responsabilité national et international solide.
En ce qui concerne l’opérationnalisation du droit au développement, il a été souligné que les États jouent un rôle crucial en créant un environnement favorable à la croissance économique inclusive. Des exemples comme le Botswana illustrent comment une gestion judicieuse des ressources naturelles peut réduire la pauvreté et améliorer le bien-être. Cependant, des défis tels que la corruption, la faible capacité institutionnelle et les crises sécuritaires persistent en Afrique centrale, freinant les efforts de développement. L'intégration sous-régionale et la lutte contre les nouvelles menaces sécuritaires sont essentielles pour surmonter ces obstacles.
La présentation a également mis en lumière l’importance de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources naturelles. Des pratiques comme celles du Gabon, qui s’efforce de lutter contre les flux financiers illicites, et du Cameroun, qui a interdit l’exportation de certaines essences de bois, montrent des initiatives positives. Ces efforts peuvent inspirer d’autres pays de la région à adopter des politiques similaires pour promouvoir un développement durable et équitable.
La dimension internationale de l’opérationnalisation du droit au développement, abordée par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, Volker Türk, met en avant l'importance de la coopération mondiale pour surmonter les crises telles que la pauvreté et les inégalités économiques. Il a été souligné que les partenariats internationaux doivent être traités comme des devoirs plutôt que comme des actes de charité, pour réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’engagement politique des États et la coopération internationale sont essentiels pour garantir la paix et le développement durable en Afrique centrale. Avec le Sommet du Futur à l'horizon, il est crucial de définir une voie collective pour un avenir prospère pour tous. Le Centre s’engage à soutenir ces efforts en promouvant des actions basées sur les droits de l’homme.
Plusieurs délégués ont salué la présentation du Centre et ont partagé leurs expériences nationales en matière de développement, soulignant les difficultés et défis rencontrés. Les discussions ont mis en évidence des obstacles tels que la dette écrasante, l’exploitation non durable des ressources naturelles et les influences externes perturbant les économies. Les délégués ont également abordé les inégalités socio-économiques, l’instabilité politique et les impacts du changement climatique. Ils ont réaffirmé leur engagement à travailler pour le développement à tous les niveaux, soulignant l’importance de la coopération internationale, des réformes politiques et économiques, et de l'investissement dans l’éducation et les infrastructures pour surmonter ces défis.