La Journée internationale de la démocratie est l'occasion de réexaminer l'état de la démocratie dans le monde.
La Journée internationale de la démocratie est l'occasion de réexaminer l'état de la démocratie dans le monde. La démocratie est un processus autant qu'un objectif, et seule la pleine participation et l'appui de la communauté internationale, des organes de gouvernance nationaux, de la société civile et des individus, permettront de faire de l'idéal démocratique une réalité universelle.
La liberté, le respect des droits de l'homme et le principe de la tenue d'élections honnêtes et périodiques au suffrage universel sont des valeurs qui constituent des éléments essentiels de la démocratie. A son tour, la démocratie devient un environnement naturel pour la protection et la réalisation effective des droits de l'homme. Ces valeurs sont incarnées par la Déclaration universelle des droits de l'homme et développées plus avant dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui consacre toute une série de droits politiques et de libertés civiles qui sont les piliers d'une véritable démocratie.
Le lien entre la démocratie et les droits de l'homme est clairement défini dans l'article 21(3) de la Déclaration universelle des droits de l'homme :
« La volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. »
Les droits inscrits dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et les instruments subséquents relatifs aux droits de l'homme portant sur les droits des groupes (par exemple les peuples autochtones, les minorités, les personnes handicapées) sont tout aussi essentiels à la démocratie car ils garantissent une répartition équitable de la richesse et un accès égal et juste aux droits civils et politiques.
La démocratie en première ligne face à la COVID-19
La crise sans précédent de la COVID-19 a entraîné des défis sociaux, politiques et juridiques majeurs à l'échelle mondiale. Alors que les États du monde entier adoptent des mesures d'urgence pour y faire face, il est essentiel qu'ils continuent de faire respecter l'état de droit, de protéger et de respecter les normes internationales et les principes fondamentaux de légalité, ainsi que le droit d'accéder à la justice, aux recours et à une procédure régulière.
Le Secrétaire général de l’ONU a exhorté les gouvernements à être ouverts et transparents, réactifs et responsables dans leur réponse à la COVID-19 et à veiller à ce que toutes les mesures d’exception soient légales, proportionnées, nécessaires et non discriminatoires. « La meilleure action est celle qui permet, d’une manière proportionnée, de parer aux menaces immédiates, tout en protégeant les droits de l’homme et l’état de droit ».
La note de synthèse du Secrétaire général indique que les États doivent respecter et protéger, entre autres droits, la liberté d'expression et de la presse, la liberté d'information, la liberté d'association et de réunion. Les préoccupations dans de nombreux pays dans le contexte de la COVID-19 comprennent :
- les mesures de contrôle du flux d'informations et de répression de la liberté d'expression et de la liberté de la presse dans un contexte de réduction de l'espace civique ;
- les arrestations, détentions, poursuites ou persécutions d’opposants politiques, de journalistes, de médecins et de professionnels de la santé, d’activistes et autres pour avoir prétendument diffusé de « fausses informations ».
- une police en ligne agressive et une surveillance du Web accrue ;
- le report des élections, qui soulève dans certains cas de graves problèmes constitutionnels et peut conduire à une montée des tensions.
La crise soulève la question de savoir comment lutter au mieux contre les discours préjudiciables tout en protégeant la liberté d'expression. Des efforts massifs pour éliminer la désinformation peuvent entraîner une censure délibérée ou non intentionnelle, ce qui mine la confiance. La réponse la plus efficace consiste en des informations précises, claires et fondées sur des preuves provenant de sources auxquelles les gens font confiance.
Partout dans le monde, des organisations de la société civile ont répondu à l'appel à l'action de l'ONU pour aborder et contrecarrer le large éventail des manières dont la crise de la COVID-19 peut nuire à la démocratie et accroître l'autoritarisme :
- en développant l'éducation vis-à-vis des médias et de la sécurité numérique, plus importante que jamais, afin de faire face au risque de suppression, d'ingérence et de fermeture de l'espace civique ;
- en luttant contre la désinformation et les discours de haine, qui ont proliféré pendant la crise ;
- en formant à distance des journalistes afin qu'ils rendent compte des conséquences de la pandémie avec une couverture approfondie et vérifiée, tout en restant en sécurité en première ligne ;
- en autonomisant les femmes contre la violence sexiste, qui a augmenté au milieu des mesures de confinement, des quarantaines et des pressions sociales et économiques ;
- en aidant à mettre en évidence les défis de l'inégalité et de la faiblesse de la prestation de services aggravés par la crise, avec un accent particulier sur les besoins et les droits des femmes, des jeunes, des minorités et d'autres populations marginalisées, afin d'aider les gouvernements à rendre des comptes.