Les droits de l'homme et le Programme de développement durable à l'horizon 2030
Le rôle crucial des droits de l'homme pour le développement durable est de plus en plus reconnu. Bien que les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aient servi d'indicateurs pour certains droits économiques et sociaux, ils ont ignoré certains liens importants avec d'autres droits de l'homme. En revanche, les normes et principes relatifs aux droits de l'homme sont aujourd'hui largement reflétés dans un cadre de développement mondial ambitieux : le Programme de développement durable à l'horizon 2030, également appelé Programme 2030.
En septembre 2015, 170 dirigeants mondiaux se sont réunis au Sommet des Nations Unies pour le développement durable à New York afin d'adopter le Programme 2030. Ce nouveau Programme couvre 17 objectifs de développement durable et 167 cibles, et servira de cadre général pour guider les activités de développement à l'échelle mondiale et nationale ces 15 prochaines années.
Les objectifs de développement durable sont le fruit du processus le plus consultatif et inclusif de l'histoire des Nations Unies. Fondé sur le droit international des droits de l'homme, le Programme 2030 offre de véritables occasions de faire progresser les droits de l'homme dans le monde entier, sans discrimination.
En quoi les objectifs de développement durable sont-ils différents ?
Ils sont universels : alors que les objectifs du Millénaire pour le développement ne s'appliquaient qu'aux soi-disant « pays en développement », les objectifs de développement durable fournissent un cadre véritablement universel qui s'applique à chaque pays. Tous les pays ont des progrès à faire en matière de développement durable. Ils doivent faire face à des problèmes à la fois communs et qui leur sont spécifiques, afin d'atteindre les nombreuses dimensions du développement durable telles que définies dans les objectifs.
Ils sont transformateurs : l'initiative pour « l'humanité, la planète, la prospérité, la paix et la collaboration » que constitue le Programme 2030 propose un changement de paradigme par rapport au modèle traditionnel du développement. Ce Programme fournit une vision transformatrice pour le développement durable axée sur la population et la planète, fondée sur les droits de l'homme et sensible au genre, qui va bien au-delà de la vision étroite des objectifs du Millénaire pour le développement.
Ils sont exhaustifs : outre un large éventail d'objectifs sociaux, économiques et environnementaux, le Programme 2030 promet des « sociétés plus pacifiques, justes et inclusives, libérées de la peur et de la violence » et favorise la gouvernance démocratique, l'état de droit, l'accès à la justice et la sécurité personnelle (dans l'objectif 16), ainsi qu'un environnement international favorable (dans l'objectif 17 et dans l'ensemble du cadre de référence). Il couvre donc les questions relatives à tous les droits de l'homme*, y compris les droits économiques, civils, culturels, politiques et sociaux, et le droit au développement.
Inclusifs : le nouveau Programme 2030 vise à ne laisser personne de côté, aspirant à « un monde où soient universellement respectés [...] l'égalité et la non-discrimination » au sein des pays et entre ces derniers, y compris l'égalité des sexes, en réaffirmant les responsabilités de tous les États de « respecter, protéger et promouvoir les droits de l'homme [...], sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance, de handicap ou de toute autre situation ».
Évolution
Le HCDH a largement contribué à l'intégration des droits de l'homme tout au long du processus de définition des objectifs de développement durable et veillera à ce que les stratégies et les politiques de mise en œuvre du Programme 2030 soient fondées sur les droits de l'homme.
À cet égard, il sera essentiel de s'assurer que le Programme 2030 sera mis en œuvre avec l'appui des ressources et de l'engagement politique nécessaires. Des mécanismes efficaces en matière de responsabilités, incluant les devoirs des États et du secteur privé, doivent être établis. Le Programme d'action d'Addis-Abeba adopté à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui s'est tenue à Addis-Abeba en juillet 2015, fournit la base d'un partenariat mondial revitalisé pour le développement durable. Ce document décrit les ressources, notamment financières, et les partenariats nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable.
Comme cela est prévu actuellement, les examens des progrès réalisés à l'échelle nationale et régionale concernant les objectifs de développement durable seront soutenus par des examens réguliers de l'ensemble des progrès réalisés à l'échelle mondiale dans le cadre du forum politique de haut niveau. Conformément à la promesse formulée dans le Programme 2030 pour « ne laisser personne de côté », les activités de suivi doivent évaluer les progrès accomplis en faveur de toutes les personnes. Pour cela, il sera nécessaire d'obtenir des données ventilées montrant clairement la situation des groupes les plus défavorisés et des groupes touchés par la discrimination. En réponse aux défis que posent ces données, ainsi qu'aux possibilités et aux risques qu'elles représentent, il sera essentiel d'adopter des approches des données et statistiques fondées sur les droits de l'homme. Le suivi doit se concentrer sur la réduction progressive des inégalités au fil du temps à l'échelle locale, nationale, régionale et mondiale, et les liens avec les mécanismes internationaux des droits de l'homme doivent être renforcés.
Messages clés
Déclarations clés du HCDH
Documents de référence supplémentaires